• La nuit du vampire

    Dans un village de la campagne russe vivait une petite fille prénommé Rosalie.

    Elle n’avait plus de maman. Son père se remaria, mais il choisit une méchante femme.

    Elle détestait la petite fille et la traitait mal. <<Comment faire pour me débarrasser de

    cette enfant ?>> songeait la marâtre.

    Un jour que son mari s’était rendu au marché vendre du blé, elle dit à la petite fille : <<Va

    chez ma sœur, ta gentille tante, et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une

    chemise>>. La petite fille y alla.

    La marâtre avait tout prévu. Elle commença à ranger ses affaires les plus

    précieuses avec l’aide des domestiques. Quand son mari revint, le couple se mit en route.

    La marâtre fit croire à son mari que la petite fille était partie en avance.

    Ils arrivèrent au milieu d’une forêt sombre où se dressait un magnifique château.

    On pouvait voir à ses tourelles ouvragées, aux fortifications épaisses qu’en des temps

    éloignés, il avait été une demeure riche et exceptionnelle. Mais aujourd’hui, il était à

    l’abandon : des pans de murs s’écroulaient, le toit était percé à plusieurs endroits et le

    lierre recouvrait une grande partie de la façade. Les habitants de la contrée disaient de

    ce lieu qu’il était hanté, depuis que la châtelaine habitant ce domaine avait disparu

    mystérieusement par une nuit de violents orages. Pourtant, ils voulurent quand même s’y

    installer.

    Pendant ce temps, chez la tante, la petite fille avait terminé de coudre la chemise.

    Sa tante qui l’aimait tant et qui était le total contraire de sa sœur, lui avoua tout : sa

    marâtre était partie sans elle en Ecosse. Rosalie voulut immédiatement aller chercher

    son père. Pour cela, sa tante lui donna le peu d’argent qu’elle avait afin qu’elle puisse

    faire le voyage. Elle prit la route avec le strict minimum, en direction de l’Ecosse.

    Elle voyageait avec des marchands qui acheminaient des fourrures jusqu’à Londres.

    Elle s’y arrêta, et pour gagner un peu d’argent, utilisa ses talents de brodeuse.

    De leur côté, la marâtre et son mari avaient aménagé le château à leur guise.

    Quand le père de Rosalie découvrit qu’elle n’était pas là, il entra dans une rage folle.

    Il coupa un doigt à la marâtre et celle-ci répliqua en lui tranchant la tête. Elle se

    débarrassa du corps dans la forêt et vécut comme une veuve dans son château.

    Rosalie arriva enfin à destination. Il s’était écoulé trois ans. En découvrant la marâtre

    sans son père, elle lui demanda des explications.

    La vieille était gravement malade. N’étant plus en état de se défendre, elle lui

    expliqua tout. Elle avait tué son père dans un malheureux accident et elle en était la

    seule responsable. Rosalie entra dans une folle colère, elle voulait venger son père en la

    tuant. Cependant, elle n’en fit rien car elle savait que son père ne reviendrait pas et que

    sa marâtre allait bientôt mourir.

    Fatigué, elle décida de rester une nuit au château. A la nuit tombée, les deux femmes

    allèrent se coucher. Le parfum de la jeune fille se répandait délicatement dans tout le

    logis, jusqu’aux caves secrètes. Dans celles-ci se trouvait un tombeau avec à l’intérieur

    une personne qui avait l’apparence d’un beau jeune homme, mais avec des canines

    énormes. Le doux parfum de Rosalie le réveilla d’un profond sommeil. Il se rendit dans sa

    chambre, la contempla longuement : elle était d’une beauté à couper le souffle. Puis il

    sentit la marâtre et son odeur de sang tourné lui donna la nausée. Le beau vampire se

    dirigea dans la chambre de la marâtre. Elle lui inspira un profond dégoût. Il la mordit et

    but son sang jusqu’à la dernière goutte. Il jeta ensuite un sort au château pour que

    personne ne puisse partir.

    Au petit matin, Rosalie voulut partir. Mais la porte était bloquée, rien à faire !

    Elle chercha sa marâtre mais ne la trouva pas.

    Désespérée, elle pleura sur le seuil de la porte. Trouvant néanmoins le château fort à son

    aise, elle décida de s’y installer. Elle restaura les tentures et l’ameublement grâce à sa

    petite aiguille. Chaque nuit, elle faisait le même rêve, où elle se sentait humée, observée,

    examinée, embrassée du regard...

    Un jour, elle se réveilla en sursaut et vit la silhouette d’un jeune et bel homme.

    Intriguée, Rosalie se demandait si elle était folle ou si elle avait rêvé. Cette vision lui

    plaisait beaucoup et la troublait. De son côté Jean, le jeune vampire, ayant été

    découvert, décida d’aller se présenter à Rosalie.

    La porte grinça et fit apparaître le beau jeune homme. Rosalie fut effrayée de voir ces

    énormes canines et comprit que c’était un vampire. Mais sa beauté la submergea et elle

    en tomba évanouie.

    Il vint à son secours, la mit sur le lit et essaya de la réanimer; mais rien à faire.

    Il décida de lui injecter un peu de son venin pour la sauver. Le venin la transforma elle

    aussi en vampire. Elle n’avait plus peur de lui.

    Pendant des années, ils apprirent à se connaître, en partageant leur quotidien.

    De longues discussions, de belles promenades au clair de lune, de succulents repas

    gargantuesques, d’émouvantes fêtes, de folâtres parties de chasse et de nombreux

    éclats de rire rythmèrent leur vie.

    Un jour, Jean demanda la main de Rosalie, qui accepta en rougissant timidement.

    Les noces furent célébrées dans la plus grande intimité et dans un faste royal.

    Jean était majestueux dans son kilt. Son tartan était aux couleurs chatoyantes de sa

    famille. C’était Rosalie qui avait confectionné leurs vêtements avec l’aiguille et le fil que

    sa marâtre lui avait remis dans son enfance.

    Rosalie portait une magnifique robe de dentelle multicolore et un châle de la même

    étoffe. On aurait dit une matriochka, petite poupée de son enfance. Sa coiffure

    ressemblait à celle des déesses de l’Olympe. Ses escarpins lui faisaient un pied menu de

    toute beauté.

    Ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps et eurent peut-être des enfants.

    C. R.

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  • Commentaires

    1
    Mardi 15 Novembre 2016 à 21:34

    Eh bien, cette histoire mériterai au moins le rang de classique disney ^^. On voit une légère inspiration de cendrillon au début de l'histoire!

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